Reine de Dijon forte en relocalisation
Pour sa production de moutarde 2025, Reine de Dijon prévoit d’atteindre un approvisionnement en graines françaises de 50 %, le double d’il y a deux ans.
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Basé à Fleurey-sur-Ouche (Côte-d’Or), Reine de Dijon est le troisième fabricant français de moutarde. Depuis 2015, à l’occasion de son 175e anniversaire, Reine de Dijon a choisi de produire ses moutardes exclusivement à partir de graines 100 % françaises. Sa propre gamme représente 2 000 tonnes. En parallèle, le moutardier produit 16 000 t de condiments pour d’autres marques avec des graines majoritairement canadiennes.
Moins d’importations canadiennes
Soucieuse de réduire son empreinte carbone, la société diminue chaque année ses importations depuis le continent américain. Elle visait initialement 35 % d’approvisionnement en graines françaises, un objectif qui a ensuite été porté à 50 %. « Lors de la pénurie de graines de moutarde canadiennes, la filière bourguignonne nous a permis de maintenir notre production sans interruption. Depuis, nous avons augmenté nos achats de graines de moutarde françaises, et cette tendance continue », précise Luc Vandermaesen, directeur général de Reine de Dijon.
L’approvisionnement en graines tricolores, récoltées en Bourgogne-Franche-Comté ainsi que dans d’autres territoires (Seine-et-Marne, Aisne…), représentait 25 % en 2023, contre 20 % en 2022. La moutarde 2024 sera quant à elle fabriquée avec 35 % de graines françaises, l’objectif des 50 % devant être atteint en 2025. « Nous avions déjà augmenté notre commande auprès de l’APGMB (Association des producteurs de grains de moutarde en Bourgogne) afin d’atteindre les 50 % de graines françaises en vue de la production 2024, mais la récolte 2023 n’a pas été suffisante. Pour 2025, la quantité demandée devrait être livrée et nous permettre ainsi d’atteindre cet objectif », projette Luc Vandermaesen. Cependant, l’entreprise reste réaliste quant aux défis climatiques à venir et maintient une diversification de ses sources d’approvisionnement, incluant des graines canadiennes et d’autres origines. « Nous devons prendre des précautions et ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier, confie-t-il. D’autant plus que nous exportons plus de 50 % de nos moutardes dans des pays pour qui l’origine 100 % française importe peu. »
Dijon céréales assure le stockage
Pour sécuriser son approvisionnement en graines tricolores, Reine de Dijon contractualise chaque année les volumes avec l’APGMB. « Le prix est fixé un an à l’avance avec l’association », précise Luc Vandermaesen. Quant à la collecte, tout est centralisé chez Dijon céréales qui assure le stockage pour tous les OS de la filière (110 Bourgogne, Bourgogne du Sud, Bresson, Dijon céréales, Issipa et Soufflet agriculture). « Une fois les intentions de semis des OS recueillies, nous déterminons le rendement prévisionnel. Nous préparons ainsi un plan de collecte et de transfert pour stocker la moutarde pour tous les OS, la traiter et la délivrer aux industriels tout au long de l’année », explique Alain Lebel, responsable collecte et exécution chez Dijon céréales.
« Un vrai travail de filière »
De plus, Reine de Dijon s’investit activement dans les travaux de l’AMB (Association moutarde de Bourgogne), qui regroupe les OS, les agriculteurs, les industriels, la chambre d’agriculture et l’institut Agro Dijon. « Nous participons à la recherche variétale en testant les nouvelles graines sur des petites séries, informe Luc Vandermaesen. Par le passé, certaines variétés présentant un rendement élevé posaient des problèmes de qualité pour la fabrication de la moutarde que ce soit au niveau de la texture ou de la couleur. Cette collaboration vise à ce qu’il y ait un vrai travail de filière et donc que l’amélioration variétale soit efficace. »
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